L'expropriation - document 1

Le décret pour l'expropriation des monuments mégalithiques
de la commune de Carnac (Morbihan)

La Commission des monuments mégalithiques a, dès son origine (1879), porté son attention sur la commune de Carnac (Morbihan), l'une des régions françaises les plus connues, où les soins de conservation avaient le plus à faire. Déjà, en 1874, à la suite des efforts anciens de Mérimée et de Viollet-le-Duc, un décret avait autorisé la commune de Carnac à exproprier les monuments mégalithiques de son territoire; mais les ressources pécuniaires manquaient et le moyen puissant accordé par le chef de l'État est resté lettre morte.

Un service public seul, avec une part au budget, pouvait réaliser les espérances des amis du passé et atteindre le but proposé, en acquérant ces primitives architectures au nom même du Pays, comme un joyau préhistorique réservé à l'étude des savants, particulièrement des anthropologistes.

La Commission mégalithique a été instituée à la fin de 1879 et l'œuvre de préservation a commencé à Carnac en 1882 avec les fonds obtenus du Parlement.

Les acquisitions à l'amiable ont continué jusqu'à ces derniers temps; elles n'auraient point été abandonnées, si les prétentions des propriétaires n'avaient pris une grande proportion d'exagération et si même quelques-uns n'avaient opposé un refus formel ou systématique de céder à l'État certains monuments.

Les lois du 4 mai 1841 et du 30 mars 1887 pouvaient seules, désormais, avoir raison des exigences el des résistances.

Un rapport fort bien conçu et fort bien rédigé a été, dans le courant de cette année, préparé à la direction des Beaux-Arts; le 20 septembre, il a été présenté au Président de la République par le Ministre de l'Instruction publique. Le décret réclamé, pour l'expropriation de ce qui restait à acquérir, a été signé le lendemain. Les documents ont été insérés au Journal officiel du 24 et nous les reproduisons nous-mêmes, afin de leur donner une publicité plus grande, en souhaitant que les détenteurs, mieux inspirés, consentent enfin à des ventes par simple convention, sans attendre les décisions souveraines du jury.

 

Chom e hremb. Né déhemb ket mui.
 
 
 
 

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